sexta-feira, 8 de janeiro de 2010

Carnet de route



Troisième partie

Paris, le 31 octobre 2009

Ce sont les dernières marches. Je sors du métro et j’arrive à cet autre monde à la surface. Le soleil de l’après-midi m’aveugle quelques instants, je m´arrête, malgré ma volonté de continuer. Demain je ne serai plus à Paris. C’est un doute constant: comment serait-il de marcher sur les rues ordinaires de ma ville? En fait, je les aime toutes, mais à Paris, c’est différent, je suis différent: en français "je est un autre".
Tout cela me vient à l’esprit quand j’arrive au Champs-de-Mars. Je voudrais la voir, la Tour Eiffel; à vrai dire je l’ai déjà vue, elle était toujours à l’horizon, elle est omniprèsente. Maintenant que je suis au champs, elle n’est plus à l’horizon, elle est tout l’horizon.
Et pourtant c’est un long chemin pour qu’on se trouve à ses pieds. Je chemine comme toujours, mes jambes sont témoignes de l’expérience parisienne, mais il sera la mémoire qui portera les vestiges les plus durables.
J’arrive à la tour, j’en suis en bas, je ne l’aime plus. La foule occupe tous les espaces. Il y a des personnes partout, je n’ai aucune réaction: il y a des gens qui prennent des milliers de photos, ceux-là courent, le garçon à mon côté est perdu et toutes ces personnes font la queue pour monter à la tour. Ce n’est point cette foule urbaine avec lequelle le Poète veut être en communion, on n’en tire aucune ivresse, il n’y a aucune misère et aucune joie authentique. On ne voit que le chaos stérile, une masse vaine.
Je sens l’horreur, je suis dérangé. Entre un choc et un autre, les personnes n’ont non plus aucun sens d’espace, je décide sortir. Je prends une rue n’importe laquelle et je pars. Je ne sais où je vais, j´ai juste envie d´en sortir.
Je marche: c’est la dernière marche. Dans un certain moment, je rencontre à nouveau la Seine et je chemine au long de la rivière, c’est la Paris "où je veux être". Je reconnais un pont au loin, il devient ma destination. Je suis sur le pont Mirabeau et “sous le pont Mirabeau coule la Seine”. Je la regarde. “Vienne la nuit sonne l’heure/ Les jours s’en vont je demeure”...

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